Jeudi 9 août
La marchande a ouvert son kiosque et on peut avoir la
réponse de Louis par mail: tout va bien. Encore 10 bos la lecture de mail.Le
chemin vers Maragua traverse des marnes colorés, qui tranchent avec l’herbe
sèche et la paille. Quelques arbres égaient le paysage, des arbustes à fleurs
tubulaires jaunes apportent une nuance de plus. La piste monte régulièrement
jusqu’à Chullapass. Là, le sentier indiqué par Maps n’est plus visible... On
parvient jusqu’à une piste récente au-dessus du tracé théorique. Cette piste
conduit jusqu’à Maragua.Nous y croisons 3 jeunes qui font le circuit en sens
inverse, nous échangeons des informations.
Une fillette qui garde des moutons court vers nous, elle
veut nous vendre des bracelets tissés. Des vêtements déchirés nous émeuvent et
lui donnons 10 b pour ses bracelets, ,
ainsi qu’un pain qu’elle nous
demande Au sommet de la montagne trône une antenne qui, comme par
miracle, nous permet d’envoyer des sms.
Nous délaissons les traces de dinosaures et poursuivons jusqu’au
bord du pseudo-cratère de Maragua qui est plutôt un synclinal inversé évoquant
une conque dentelée au milieu de laquelle est posé le village, dominé par… sa
salle de sport au toit en forme de vague bleue, à côté de l’école. Nous
essayons de prendre tout cela en panoramique avec nos appareils photos, et
c’est alors que nous entendons des cris en Quechua. Un paysan est en train de
faire fouler son quinoa ou son blé en gerbes par trois ânes qui tournent en
rond, et il ne veut apparemment pas être pris en photo. On baisse les armes…
Peu de temps après, des jeunes en survêtement nous saluent,
ils descendent sans doute à pied vers le gymnase. Bon échauffement! L’un deux a
le maillot du PSG, un autre du Real Madrid, également Dortmund et bien sûr ,
Barcelone!
Un ciel gris foncé et des grondements nous laissent craindre
un orage, qui n’aura pas lieu. Par contre, cela ajoute encore à la beauté du
paysage en accentuant les contrastes. En Arrivant au pueblo, nous apercevons
une dame qui tisse à genoux sous une tonnelle en paille. A ses côtés, un petit
enfant dessine. Nous nous approchons… Elle travaille sur une tapisserie rouge
et noire typique des villages Jalq’as. Les figures noires sur fond rouge
représentent des chimères de l’inframonde où se seraient réfugiées les
divinités chassées par le christianisme. Elle travaille depuis trois mois
dessus et a déjà fait une trentaine de cm. Il lui faudra 7 mois pour achever
son ouvrage. Quelle ténacité! Et tout est dans sa tête, pas de modèle! On
achète un petit bracelet tissé et elle accepte d’être pris en photo. Nous
sommes éblouis par la complexité et la minutie de son travail, sur un métier
constitué de morceaux de bois . Nous la laissons et cherchons les Cabañas
touristicas .
Un homme qui portait un ballot de paille nous informe de la
venue d’un responsable plus tard. Voyant un panonceau Entel sur une fenêtre de
sa maison, je lui demande si c’est une boutique. Il nous invite à le suivre et
découvrons son unique pièce à vivre où il dort, mange et stocke quelques packs de
Coca, bouteilles de bière, eau et quelques gâteaux salés et sucrés.
Nous n’avons pas bien
longtemps à attendre puisqu’un homme souriant arrive, casquette sur la tête. Il
nous prépare une cabane du même type qu’à Potolo avec cama matrimonial (lit
double) . Pour 65 b par personne, il y a aussi le repas du soir et le petit
déjeuner.
Nous allons nous balader jusqu’à la gorge du diable,
cascade de 40 m, saut du rio (à sec) du plateau jusqu'à une petite gorge.
Au retour, on passe devant l’église, délabrée et on fait les
curieux par les carreaux de l’école qui semble tout à fait digne d’un village
français. Le terrain de sport couvert étant quant à lui surprenant vu la
pauvreté…
A côté de l’école, une vieille dame chauffe son four en
terre pour cuire le pain, les flammes sortent par les ouvertures et c’est beau
dans la nuit!
Un petit enfant marche à 4 pattes dans la terre derrière
elle . Voyant que je photographie son four, elle me dit qu’elle a une boutique
et nous lui achetons deux canettes pour lui faire plaisir. Là encore, les
victuailles sont entassées au pied du lit.
Retour à la cabane!
En fait de repas,on nous a préparé du riz,quelques frites
(vertes) et 2 œufs sur le plat. Pour se rafraîchir la bouche, on ouvre un
paquet de gaufrettes au citron. Pas très équilibré tout ça! Nous réglons
l’addition au gérant, complétons son registre: nom, sexe, origine,âge, pays,
profession. Apparemment il n’y a que des Français à être passés ici. Effet
Guide du routard? Le gérant semble très étonné de notre âge, 53 ans. Il est
possible qu’on ne vieillisse pas à la même vitesse ici, malgré l’air pur.
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