mercredi 3 octobre 2018

9 août


Jeudi 9 août

La marchande a ouvert son kiosque et on peut avoir la réponse de Louis par mail: tout va bien. Encore 10 bos la lecture de mail.Le chemin vers Maragua traverse des marnes colorés, qui tranchent avec l’herbe sèche et la paille. Quelques arbres égaient le paysage, des arbustes à fleurs tubulaires jaunes apportent une nuance de plus. La piste monte régulièrement jusqu’à Chullapass. Là, le sentier indiqué par Maps n’est plus visible... On parvient jusqu’à une piste récente au-dessus du tracé théorique. Cette piste conduit jusqu’à Maragua.Nous y croisons 3 jeunes qui font le circuit en sens inverse, nous échangeons des informations.
Une fillette qui garde des moutons court vers nous, elle veut nous vendre des bracelets tissés. Des vêtements déchirés nous émeuvent et lui donnons 10 b pour ses bracelets, ,  ainsi qu’un pain qu’elle nous  demande Au sommet de la montagne trône une antenne qui, comme par miracle, nous permet d’envoyer des sms.
Nous délaissons les traces de dinosaures et poursuivons jusqu’au bord du pseudo-cratère de Maragua qui est plutôt un synclinal inversé évoquant une conque dentelée au milieu de laquelle est posé le village, dominé par… sa salle de sport au toit en forme de vague bleue, à côté de l’école. Nous essayons de prendre tout cela en panoramique avec nos appareils photos, et c’est alors que nous entendons des cris en Quechua. Un paysan est en train de faire fouler son quinoa ou son blé en gerbes par trois ânes qui tournent en rond, et il ne veut apparemment pas être pris en photo. On baisse les armes…
Peu de temps après, des jeunes en survêtement nous saluent, ils descendent sans doute à pied vers le gymnase. Bon échauffement! L’un deux a le maillot du PSG, un autre du Real Madrid, également Dortmund et bien sûr , Barcelone!
Un ciel gris foncé et des grondements nous laissent craindre un orage, qui n’aura pas lieu. Par contre, cela ajoute encore à la beauté du paysage en accentuant les contrastes. En Arrivant au pueblo, nous apercevons une dame qui tisse à genoux sous une tonnelle en paille. A ses côtés, un petit enfant dessine. Nous nous approchons… Elle travaille sur une tapisserie rouge et noire typique des villages Jalq’as. Les figures noires sur fond rouge représentent des chimères de l’inframonde où se seraient réfugiées les divinités chassées par le christianisme. Elle travaille depuis trois mois dessus et a déjà fait une trentaine de cm. Il lui faudra 7 mois pour achever son ouvrage. Quelle ténacité! Et tout est dans sa tête, pas de modèle! On achète un petit bracelet tissé et elle accepte d’être pris en photo. Nous sommes éblouis par la complexité et la minutie de son travail, sur un métier constitué de morceaux de bois . Nous la laissons et cherchons les Cabañas touristicas .
Un homme qui portait un ballot de paille nous informe de la venue d’un responsable plus tard. Voyant un panonceau Entel sur une fenêtre de sa maison, je lui demande si c’est une boutique. Il nous invite à le suivre et découvrons son unique pièce à vivre où il dort, mange et stocke quelques packs de Coca, bouteilles de bière, eau et quelques gâteaux salés et sucrés.
 Nous n’avons pas bien longtemps à attendre puisqu’un homme souriant arrive, casquette sur la tête. Il nous prépare une cabane du même type qu’à Potolo avec cama matrimonial (lit double) . Pour 65 b par personne, il y a aussi le repas du soir et le petit déjeuner.
Nous allons nous balader jusqu’à la gorge du diable, cascade de 40 m, saut du rio (à sec) du plateau jusqu'à une petite gorge.
Au retour, on passe devant l’église, délabrée et on fait les curieux par les carreaux de l’école qui semble tout à fait digne d’un village français. Le terrain de sport couvert étant quant à lui surprenant vu la pauvreté…
A côté de l’école, une vieille dame chauffe son four en terre pour cuire le pain, les flammes sortent par les ouvertures et c’est beau dans la nuit!
Un petit enfant marche à 4 pattes dans la terre derrière elle . Voyant que je photographie son four, elle me dit qu’elle a une boutique et nous lui achetons deux canettes pour lui faire plaisir. Là encore, les victuailles sont entassées au pied du lit.
Retour à la cabane!
En fait de repas,on nous a préparé du riz,quelques frites (vertes) et 2 œufs sur le plat. Pour se rafraîchir la bouche, on ouvre un paquet de gaufrettes au citron. Pas très équilibré tout ça! Nous réglons l’addition au gérant, complétons son registre: nom, sexe, origine,âge, pays, profession. Apparemment il n’y a que des Français à être passés ici. Effet Guide du routard? Le gérant semble très étonné de notre âge, 53 ans. Il est possible qu’on ne vieillisse pas à la même vitesse ici, malgré l’air pur.




















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